De Louxor à Assouan, les temples bordent la vallée du Nil. Voyage éblouissant à la découverte des merveilles de la Haute-Egypte.
Thèbes, ville sacrée d’Egypte
Porte d’entrée des temples d’Egypte, Thèbes est surnommée la «Thèbes aux cent portes» chantée par Homère pour ses nombreux temples, Louxor est divisé en deux parties par le Nil. Véritable musée à ciel ouvert, Thèbes fut un des grands foyers spirituels, intellectuels et économiques de l’Egypte ancienne. Du Moyen Empire à la fin de l’Antiquité, elle fut la ville sacrée d’Amon-Rê, dieu suprême et source de toute légitimité pour les pharaons.
Les bords du Nil, Egypte
Vallée Sacrée à Thèbes
Bordée par les falaises d’une chaîne de montagne sur la rive ouest, en lisière de la plaine cultivée du fleuve, le visiteur découvre la Vallée Sacrée, un ensemble de grands temples funéraires des rois et des reines et la nécropole thébaine que l’on appelle la Vallée des Rois. (voir mon reportage sur la Vallée des Rois)
Colosses de Memnon
Colosses de Memnon
Avant d’arriver au coeur de la nécropole de Thèbes, le long de la route se dresse la masse énorme des célèbres Colosses de Memnon. Imperturbables, ces deux statues monumentales de quartzite rose représentent Aménophis III assis sur un trône de pierre où figure le symbole d’union de la Haute et de la Basse Egypte. Ces statues d’une vingtaine de mètres de hauteur sont les vestiges du gigantesque temple construit par le pharaon durant le 18e dynastie sur la rive ouest de Thèbes. Elles ont été dégradées dit-on à la suite d’un tremblement de terre survenu en 27 av. J.C.. C’est depuis ce moment là, semble-t-il, et jusqu’à sa restauration au début du 3e siècle, que l’un des colosses se mit à «chanter» au lever du jour sous la caresse du vent.
Temple d’Hatchepsout
Temple d’Hatchepsout
Bâti au pied de la falaise de la Vallée des Rois, l’un des temples d’Egypte les plus spectaculaires de la rive ouest est celui de la reine Hatchepsout à Deir-el-Bahari. Ce vaste temple de la 18e Dynastie aux lignes sobres s’étage sur trois terrasses en gradins reliées par deux rampes. L’ensemble a fait l’objet d’une restauration un peu abusive dans les années 60 par une mission polonaise. Le tombeau de la reine est creusé sous l’enceinte même du temple.
L’allée des Sphinx à Louxor
La cité de Louxor s’étendait sur la rive orientale du Nil. Il ne reste rien de la ville ancienne détruite par les Assyriens au 7e siècle av. J.C. à l’exception des temples. La cité s’organisait par quartiers autour des temples de Karnak et de Louxor. Ceux-ci étaient reliés par le dromos, une voie dallée de 2,5km qui traversait toute la ville. Le dromos était bordé d’une centaine de sphinx à tête humaine.
Allée des sphinx à Louxor
Temple de Louxor
Le temple de Louxor est un des plus spectaculaires temples d’Egypte. Il ne servait qu’une fois l’an lorsque le dieu Amon quittait solennellement son sanctuaire principal. Il rassemble une série de cours et de salles qui se succèdent depuis l’entrée principale jusqu’au sanctuaire. Le pylône d’entrée est flanqué de colosses et d’un obélisque édifiés à la gloire de Ramsès II. Offert par l’Egypte à la France au 19e siècle, le second obélisque est érigé sur la place de la Concorde à Paris. (voir mon reportage sur Ramsès II et l’or des pharaons)
Temple de Louxor
Le temple qui date du règne d’Amenophis III consiste en un sanctuaire au sud précédé d’une cour péristyle et d’une grande colonnade où s’alignent des colonnes papyriformes. Le temple a été dégagé en 1881 par l’archéologue Gaston Maspero. Dans la cour d’Amenophis III, on a découvert une cache de statues royales du Nouvel Empire et de statues de pharaons et divinités qui sont aujourd’hui exposées au Musée de Louxor. (voir mon reportage sur le Musée de Louxor)
Temple de Louxor
Temple de Karnak
Véritable cité sainte fermée par trois enceintes de brique crue, le temple de Karnak est le plus grand ensemble monumental de la vallée du Nil, s’étendant sur près de cent hectares. La plus vaste enceinte au centre, avec ses neuf portes, est consacrée à Amon.
Temple de Karnak
Les temples sont reliés à la berge du fleuve par une allée monumentale bordée de 40 sphinx à corps de lion et à tête de bélier ou tête humaine. Chacun protège entre ses pattes une statuette du pharaon.
Pendant plus de vingt siècle, chaque pharaon a élevé des monuments en offrande à Amon-Rê. Démolissant souvent les édifices de ses prédécesseurs pour dédier une construction nouvelle, chaque roi a modifié, embelli et étendu Karnak. Quand Champollion visita Karnak, il s’exclama : «Aucun peuple, ni ancien ni moderne, n’a jamais conçu l’architecture sur une échelle aussi sublime.»
Temple d’Edfou
La route occidentale le long du Nil s’enfonce vers le sud vers la Nubie. Les temples que l’on découvrent datent tous des époques ptolémaïque et romaines. Edfou est l’un des temples les mieux conservés d’Egypte. Relativement récent, le temple d’Edfou que l’on admire aujourd’hui est dû à Ptolémée III au 3e siècle avant Jésus-Christ et s’est achevée en 57 av. J.C..
Temple d’Edfou
Le temple d’Edfou est dédié au dieu Horus, homme à tête de faucon, protecteur et image divine de la fonction royale. Il accompagne Rê, l’astre solaire et est le garant de l’ordre cosmique universel. Les deux massifs pylônes donnent accès à une cour rectangulaire bordée de colonnades. Viennent ensuite deux salles hypostyles qui donnent accès à la chambre des offrandes avant de parvenir au sanctuaire qui possède toujours son naos de granit gris, un bloc monolithique haut de 4 mètres.
Temple d’Edfou
Temple de Kom-Ombo
Il faut traverser le Nil jusqu’à la rive orientale pour découvrir le temple de Kom-Ombo construit pendant l’époque ptolémaïque. Le grand temple de Kom-Ombo possède des ruines imposantes dédiées au dieu-faucon Horus et au dieu-crocodile Sobek.
Temple de Kom Ombo
Précédé des vestiges d’un pylône, le temple se compose d’une cour dallée, de deux salles hypostyles, d’une salle des offrandes et d’un sanctuaire. Les cartouches évoquent les règnes de Ptolémée VI et Ptomémée XII ainsi que les empereurs romains Vespasien, Domitien et Commode représentés en compagnie des dieux.
Temple de Philae
Assouan est située sur la rive orientale du Nil, au pied de la première cataracte. C’est en bateau que l’on aborde le temple de Philae, surnommé «la perle de l’Egypte». Le temple de Philae fut la première victime de la construction des barrages. Sauvé des eaux par l’Unesco, le temple de Philae fut démonté pierre par pierre et transporté sur l’ île d’Agilkia qui ne serait pas submergée par les eaux. Les monuments de Philae sont relativement tardifs, du 4e siècle av. J.C. à l’époque romaine.
Temple de Philae
Temple de Philae
Le temple principal est dédié à la déesse Isis. qui selon la tradition, veille sur le tombeau d’Osiris. Son culte connut une grande popularité sous les Ptolémée et les Romains. Au début de l’ère chrétienne, la «grande mère» était honorée aussi bien en Grèce qu’en Italie et dans les tribus de Nubie. Le grand pylône représente le souverain qui s’adresse aux divinités Isis, Horus et Hathor. Deux lions de granit montent la garde. Le naos en granit existe encore.
Temple de d’Hathor à Philae
Edifié au 2e siècle av. J.C., un temple est dédié à Hathor, nourrice des pharaons et déesse de la Musique et de la Joie. Il met en scène des musiciens jouant de la harpe, de la flûte et du tambourin. L’édifice à colonnes finement décoré devait servir d’embarcadère lors des festivités où la déesse était portée en procession en dehors de l’île.
Temple d’Hathor à Philae
Temples d’Abou Simbel
La route qui part d’Assouan vers le Sud s’enfonce sur 300 km dans le désert. Elle mène le visiteur sur les rives du lac Nasser, un immense lac artificiel provoqué par le haut barrage qui a submergé la Nubie. Avant que le site primitif ait été totalement englouti, les temples d’Abou Simbel ont été découpés en un millier de blocs et reconstruits à 65 mètres au dessus du fleuve grâce à l’Unesco.
Lac Nasser, Haute-Egypte
Temple d’Abou Simbel
Temple de Ramses II
Le temple de Ramses II à Abou Simbel est l’un des plus beaux temples rupestres de Nubie. Tournés vers le levant, quatre colosses assis de Ramses II le Grand encadrent l’entrée avec à leurs pieds des princesses et des princes, la reine mère et la grande épouse royale Nerfertari.
Temple d’Abou Simbel
A l’intérieur du temple, les parois illustrent les conquêtes militaires de Ramses II contre les Hittites. Deux fois l’an, lors des solstices de février et d’octobre, au point du jour, les rayons du soleil baignent toute la longueur du temple, éclairant les statues du sanctuaire.
Temple de Néfertari
La façade du temple de Néfertari reprend le thème du colosse royal de Ramses II entouré de l’effigie de son épouse Néfertari dans son costume d’Hathor-Sothis et de leurs enfants. Jamais, dans l’Egypte des pharaons, l’épouse d’un souverain n’avait été sculptée aussi grande que celle du pharaon sur la façade d’un temple. Dans le pronaos, le roi massacre les différents peuples ennemis de l’Egypte tandis que son épouse fait des offrandes aux déesses Mout et Hathor.
Temple de Néfertari à Abou-Simbel
Terre d’Egypte. J’ai découvert les temples de la Haute Egypte lors d’une croisière sur le Nil en Dahabieh organisée par l’agence locale Terre d’Egypte. https://www.terdegypt.com/fr
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